L’excision, interdite et punie par la loi sénégalaise est pourtant pratiquée, aujourd’hui encore, dans certaines contrées du pays. Cela, malgré toute la sensibilisation faite par les ONG et autres structures de l’État.
Si certaines victimes, impuissantes, n’ont que leurs yeux pour faire couler leurs larmes face à la détermination de leurs bourreaux d’autres préfèrent fuir.
Présent à la cérémonie de mariage d’un ami du lycée, nous avons fait la connaissance du vieux Diallo qui se trouve être le marabout de la famille de notre ami venu lui aussi du village pour prier pour le succès de cette union.
En fait, suite aux présentations d’usage et après avoir décliné notre profession de journaliste, le vieux Diallo qui a aimablement formulé des prières pour bénir notre travail, a aussitôt engagé la discussion pour nous faire part de ses démarches pour retrouver sa fille, Ndeye Awa qui est partie de chez lui avec ses petites filles, Ouly et Aïcha Sy.
A ce niveau de la discussion, on peut même avoir de la compassion pour le vieux. Mais, plus loin de la discussion, on est même tenté de se demander dans quelle époque vit ce vieux.
Justement, le vieux, ancré dans sa tradition, n’est a la recherche de ses petites que pour, contre l’avis de leur mère, les exciser.
En effet, selon le vieux Diallo, non moins Il dans son village, sa fille Ndeye Awa aurait quitté la maison en 2019, emmenant avec elle ses deux petites filles. Depuis lui et sa famille n’ont ménagé aucun effort pour les retrouver. Que ce soit dans les villages voisins de Ourossogui, dans les autres régions, hélas leurs recherches ont été vaines.
En l’écoutant attentivement, l’on se rend compte qu’il est bien décidé à accomplir sa volonté de « mutiler » ses innocentes petites filles. Il avoue lui-même que cela relève et sa notoriété et de la purification de ses petites filles.
Nos tentatives de l’expliquer les énormes risques et inconvénients que peuvent engendrer l’excision sont restées vaines et ont même failli soulevé sa colère. » Tant je serais en vie, je vais consacrer du temps à la recherche de ma fille et de mes petites filles » répète t’il durant toute notre discussion.
Avant de prendre congé pour adresser nos félicitations à notre ami, nous lui avons promis de soumettre son cas a la rédaction. Chose promise, chose faite.
Il espère que la rédaction de notre papier pourra toucher la sensibilité des sénégalais pour qu’ils l’aident à retrouver ses petites filles.
Avec Rewmi Quotidien
